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"L'immeuble Yakoubian" de Alaa El Aswany

Excellent description du microcosme Egyptien, dont les habitants résident dans ce célèbre immeuble. Des personnages cupides, d'autres pudiques, un couple d'homosexuels. Toujours cette présence, dans l'ombre, de l'outil répressif qui pèse sur les comportements. Un jeune déçu par l'administration se projette dans un islamisme après une cruelle séance de torture. On suit avec passion ces nombreuses histoires qui s'entrecoupent, se rejoignent parfois.

J'avais écouté A.E.A. dans un entretien de "La fête d livre à Bron". Personnage surprenant, puissant, à la voix grave mais aimant la vie et pratiquant l'humour. Et puis je suis tombé sur ce livre à 1 euro lors d'une brocante. Auteur à Suivre.

"Un truc soi-disant super auquel on ne reprendra pas." de David Foster Wallace

Sept chroniques journalistiques sur la la vie aux USA dans les années 90. Certaines sont très "pointues" car concernant par exemple le tennis et dans lesquelles moultes références spécifiques embrouillent quelque peu la lecture. J'ai parfois sauté des paragraphes. D'autres, je pense à la Foire d'Etat de l'Illinois, sont délirantes avec descriptions de l'ambiance des comportement des vendeurs ou des clients. La chronique sur la télévision reste très riche et assez visionnaire quant l'indigence de la création ou encore à l'auto-ironie qu'elle cultive. DFW à ce style assez particulier qui lui permet de développer des concepts et des idées pertinentes, tout en gardant une certaine ironie parfois acide.

"Mythologies" de Roland Barthes

Cet "essai" de 1957 est encore très pertinent aujourd'hui. A travers plusieurs faits ou évènements de société R.B. dévoile les significations profondes de ces évènement. Tout peut ainsi être passé au crible, de "L'acteur Harcourt" aux "Saponides et détergents" en passant par le "Visage de Garbo". C'est parfois savoureux comme "Soyez courageuses, libres: Jouez à l'homme, écrivez comme lui ; mais ne vous en éloignez jamais ; ..." à propos des femmes et des romancières dans le magazine Elle.

La dernière partie de cet essai reste très sémiologique (comprendre pointue). J'ai plongé 10 pages dedans, mais pas plus. Trop compliqué.

"L'aiguillon de la mort" de Shimao Toshio

Précisions : ce roman est autobiographique. Une mari a trompé sa femme, et celle-ci, partant de la jalousie, devient lentement hystérique, schizophrène, au point de pousser son compagnon au bord de la folie. Et on assiste pendant pendant plus de 600 pages à cette longue descente du couple, entre questionnements harassants de la femme, promesses de suicides, protection impossible des enfants contre les tensions et disputes des parents. On ne ressort pas indemne de ce roman, parce que certains passages nous semblent avoir été personnellement vécus. Ne pas ouvrir ce livre si on est déprimé. C'est écrit avec des phrases simples, descriptives, sans autre effet de style.

"A son image" de Jérôme Ferrari

Toujours autant de plaisir à lire J.F. Cette fois, c'est la vie d'une image/photo dont il s'agit. Avec toujours la présence de la mort, celle des militants nationalistes Corses. Roman puissant raconté avec la densité, le style cher à J.F. Les moments crus ou émouvants sont abordés sans pathos, mais avec délicatesse et profondeur.

"La disparition de Stéphanie Mailer" de Joel Dicker

Roman policier axé sur un crime vieux de 20 ans dans les Hamptons. De fil en aiguille, deux inspecteurs remontent le passé, puis scrutent le présent pour finir par confondre, in extremis, le coupable. Histoire à multiples rebondissements, parfois une peu excessifs (je me suis demandé si ce roman a été pensé ou bien, au contraire écrit au fur et à mesure de son déroulement). Néanmoins, dans un style simple, aux descriptions parfois un peu longues, le récit reste captivant jusqu'à la surprenante résolution.

"Dans le jardin de l'ogre" de Leila Slimani"

Surprenante histoire que celle d'Adèle, esclave des désirs de son corps. Sujet délicat mais traité avec beaucoup de délicatesse. L'univers d'Adèle, tout entier porté vers la découverte d'autre corps masculins, et sans presque de sentiments. Il ne s'agit pas d'amour, mais plutôt d'un appétit effréné. Et puis, in fine, la chute et la renaissance. Il fallait oser dépeindre cette ambiance, cette réalité, la décrire avec parfois des mots crus, mais toujours avec douceur et respect de l'être humain. Superbe roman dont on sort quelque peu perturbé.

"The snapper" de Roddy Doyle

C'est le livre dont a été tiré le film du même nom de S.Frears. Bourré de dialogues percutants sur la situation, puis le dénouement de la grossesse d'une très jeune femme dans un milieu ouvrier d'Irlande. Ou l'on comprend que le voisinage, dans une telle situation, peut devenir un ennemi. On rit, mais on rit jaune, parfois. Se lit avec le sourire et avec empathie.

"La fille d'un héros de l'union Soviétique" de Andrei Makine

Première lecture de A. Makine je crois. Le père est un héros de la dernière guerre, et la fille espionne pour le KGB. Elle fréquente de hauts dignitaires étranger de passage, couche pour mieux capturer des secrets. Tandis que que le père, vieillissant, désabusé, s'adonne à la vodka. L'écrite de A.Makine n'est pas, je pense, mise en valeur dans ce roman. La description des travers du communisme, de cette bureaucratisation lourde, de l'obligation de la corruption est présente tout au long du récit. Ce qui en fait un roman instructif sur la perversion d'un système.

"Le labyrinthe des esprits" de Carlos Ruiz Zafon

La saga Barcelonaise à travers le temps, de 1938 à 1964. Alicia cherche a retrouver un personnage louche, ministre déchu et malfaisant. En plus de 800 pages, CRZ nous malmène dans cette histoire extraordinaire ou la peur règne et et sang coule parfois. Dans un univers ou les livres sont constamment présents, ou les personnages se cherchent, s'aiment, se manipulent, Alicia vole de place en place et démêle les fils de l'affaire des enfants volés, affaire terrible mais bien réelle, qui a bouleversé l'Espagne récemment. Et ou l'on retrouve les personnages de "L'ombre du vent".

"Bacchantes" de Céline Minard

Dans un bunker improbable de Hong-kong, des personnages en attaquent d'autres, pour l'amour du vin entreposés là. Avec cette verve et ce renouvellement propre à CM, l'affaire se déroule avec rapidité, sous la menace de la nature. Tout est parfaitement écrit, minuté, ciselé. Chaque nouveau roman de CM est une découverte : le style et l'atmosphère sont neufs.

"La cote 400" de Sophie Divry

Dans le sous-sol d'une bibliothèque, improbable rencontre entre un squatteur qui a dormi là et la bibliothéquaire. Monologue de celle-ci, discours erratique saupoudré de critiques de la vie moderne, de reflexions sur le métier, la vie. Et quelques moments hilarants.

"Transit" de Rachel Cusk

Divorce et nouvelle vie pour Faye, Londonienne. Elle faite refaire son appartement ce qui provoque des rencontre avec les artisans, puis d'anciens amis. A chaque fois, Faye reste en peu à l'écart, observe, analyse les âmes humaines, dissèque avec lucidité les humanités sans jamais juger et avec beaucoup d'intelligence. Roman parfois une peu compliqué, mais d'une grande sensibilité de cette féministe. Vu récemment sur Arte, "La vie quotidienne", adapté de son roman "Arlington park". A suivre.

"La tâche" de Philip Roth

Coleman, juif blanc de race noire, a été répudié de son poste de doyen d'université à cause d'un mot malheureux. On parcourt sa vie, la vie de ceux qui l'ont côtoyé, qui l'ont aimé ou détesté. Avec bien sûr, le racisme latent, dont Coleman s'échappe en se faisant passer pour blanc tout au long de sa vie active, et le poids de la mère juive. Roman tout en diversions, tours et détours. C'est le dernier opus d'une trilogie dont le premier, "Pastorale Américaine" est plus abouti.

"L'autre qu'on adorait" de Catherine Cusset

Première lecture de C.C. Tout le livre est à la deuxième personne : une femme parle de son ami Thomas, de sa vie, de son ascension, puis de sa chute. On découvre au fil de la lecture la complexité du personnage, à la fois très brillant, charmeur et pourtant insatisfait, cumulant les échecs amoureux et professionnels. La chute annoncée est lente mais inéluctable. Le style est quelque peu chaotique (récit à la deuxième personne) et pourtant le roman se lit d'une traite, car on a rapidement de l'empathie pour le personnage. A lire : d'autres romans C.C.

"Carthage" de Joyce Carol Oates

A Carthage, (état de NY.), une adolescente disparait, un jeune vétéran de de la guerre d'Irak est injustement accusé du meurtre de cette fille. le désepoir des familles, l'oprobe, la foi d'un mère aimante, tout est longuement évoqué, parfois dans un style ou se mêlent les voix off. Style quelque peu haché, inhabituel che J.C.O. Et la fin, sur le mode du retour de l'enfant prodigue, suscite l'émotion, avec le pardon. "Les chutes", reste, à mon avis, meilleur.

"Maïmaï" de Aki Shimazaki

Délicate et toute japonaise approche d'une histoire amoureuse en impasse. Le personnage principal, sourd-muet, à la recherche de lui-même, de sa vie, des son origine propre. La fin laisse un gout de tristesse. A découvrir le coeur grand ouvert.

"Politique" de Adama Thirlwell

Extra-ordinaire découverte de A.T. Dans un style fait d'interpellations du lecteur, des descriptions de scènes de sexe (sans pathos ni érotisme), d'invocations de personnages comme V.Havel, Staline, Kundera, Mao et de bien d'autres, A.T. décrit les déboires d'un ménages à trois (FFM). Ce livre ne parle pas de politique, mais plutôt, avec une désinvolture feinte, de bonté et de la difficulté de vivre l'amour. Je vais retourner lire d'autres livres d'Adam T.

"Contrecoup" de Rachel Kusk

Rachel (je pense que le récit est autobiographique) et ses enfants viennent de vivre une séparation. Rachel parle de tous les contrecoups de cet évènement. Sa nature foncièrement féministe éclaire son propos, cherchant parfois dans les tragédies grecques des parallèles à sa vie actuelle. Le tout raconté avec passion, parfois avec poésie même. Féministe et captivant, mais pas très joyeux. Véro: Il faut des mouchoirs.

"Candide et lubrique" de Adam Thirlwell

Tout commence par sune situation improbable dans un hôtel. Ironie ? Et s'ensuivra une séparation, des attitudes de gangster, un désastre, mais "tous les désastres ne sont pas des catastrophes". Et comme ce roman est à la première personne, on apprend/entend toutes les pensées du personnage principal, personnage qui doute trop_c'est parfois risible_mais se laisse volontiers entrainer dans des situations cocasses. Le tout avec des phrases bien balancées et un style direct. Ca vaut le détour, même si parfois on attend un dénouement qui tarde.