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"Que ferais-je quand tout brûle" de Antonio Lobos Antunes


"Que ferais-je quand tout brûle" de Antonio Lobo Antunes



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"Les eaux étroites" de Julien Gracq

Lecture différente. Avec "Un balcon en forêt" ou "Le rivage des Scyrtes", on éprouve, tout au long du roman, une tension, un attente. Dans "Les eaux étroites, au contraire, on est baigné dans la douceur, dans la poésie de la dérive visuelle, quasi olfactive le long de l'Evre, une rivière des Mauges (près de Cholet). L'eau, les rives, le paysage, la terre décrites de milles façons, sans jamais nous lasser, nous enchantent au contraire. on imagine cette promenade silencieuse dans un été finissant. Avec ce style qui lui appartient, poétique, parcouru de longues phrases au style parfois suranné, JG nous permet de voyager dans son monde.

"The bluest eyes" de Toni Morrison

Le premier roman de Toni Morrison, décédée récemment. Livre en Américain dans lequel elle décrit sans détour le parcours d'une petite fille noire, Pecola, au visage particulièrement disgracieux. Et Pecola imagine qu'elle serait bien plus belle et attirante avec des yeux bleus. Écriture très humaine, abordant la condition miséreuse des familles noires, le racisme, l'entourage qui abuse de la crédulité de ces familles. Suit un "afterword" de l'auteur dans lequel elle explique comment, en 1962, elle a eu l'idée de cette histoire et pourquoi elle a utilisé ce style abrupt, familier. "Beauty was not simply something to behold; it was something one could do"

"La promesse de l'audbe" de Romain Gary

Cette promesse, c'est celle que la vie nous fait et qui n'est pas toujours tenue. R.G., dans un style si limpide que l'histoire de sa vie en semble ordinaire. Ce qui bien sûr n'est pas le cas, enfance sans père, mais avec une mère trop attachante, il réussit là ou on ne l'attendait plus. Excellente lecture, leçon de vie aussi.

"La vérité sur Marie" de Jean-philippe Toussaint

Ce roman est le dernier volet de cette trilogie autour de Marie, cette femme dont le personnage est amoureux. Des situations étranges et parfois loufoques, le narrateur explore les ressorts affectifs de nous autres, humains. Le tout avec un apparent détachement, ce qui déclenche souvent l'hilarité. Petit opus de plus de 200 pages, jouissif, mais pas seulement. (on pourrait aussi dire: pas que. Mais j'aime pas)

"Chanson douce" de Leila Slimani

J'avais beaucoup aimé "dans le jardin de l'ogre", son premier roman. Toujours avec ce même style parfois tranchant, Leila Slimani explore la psychologie quasi psychotique de cette étrange nounou, abordant au passage les rapports sociaux et ceux de la morale entre cette nounou et les parents des enfants. Dès le début, hélas, on comprend l'aboutissement du roman, ce qui supprime d'emblée la possibilité de l'attrait d'un suspense supplémentaire.

"Bouvard et Pécuchet" de Gustave Flaubert

Retour au XIXème (inhabituel pour moi) avec ce célèbre roman de G.Flaubert. On découvre là, à travers les vies rocambolesques de deux amis, les réflexions de l'auteur sur la vie de l'époque. De la difficulté de jardiner, ce qui est assez cocasse, à la critique du fait religieux, tout y passe, y compris l'étude de la "question du suffrage universel". C'est très vivant, on saute allègrement d'un sujet à l'autre, avec pas mal de dialogues. Je dois néanmoins dire que j'ai parcouru en un éclair un chapitre qui m'ennuyait. Au sujet de la fraude électorale: "Bouvard: je crois plutôt à la sottise du Peuple. Pense à tous ceux qui achètent la Revalescière (sic), la pommade Dupuytren, l'eau des chatelaines, etc. Ces nigauds forment la masse électorale et nous subissons leur volonté." A méditer ?

"Nino dans la nuit" de Capucine & Simon Johanninn

Chez Allia, il y a souvent une littérature extrème qui, parfois, dérange. Avec Nino, personnage enragé, à moitié drogué et qui cherche une issue à sa vie de merde, on est en plein dans cette nuit des paumés. Langage brut, rapide et plein d'aspérité qui décrit si bien la douleur de cette existence, jobs ineptes et patrons brutaux, amours puissants, soirées fatiguées: ".. et frappe à la porte. Tu l'ouvres et tu devines le merdier. Mais pour aujourd'hui, pas de supplément d'âme à offrir, juste fumer le quart d'un cône et replonger dans le duvet des rêves, en espérant qu'eux me laissent tranquille, puisque demain le roulis du reste me reprendra partout dedans, et j'aurais les erreurs à sortir". C'est parfois poétique et évocateur, toujours passionnant.

"Le silence même n'est plus à toi" de Asli Erdogan

Il s'agit de chroniques que A.E. écrivit en 2016 et pour lesquelles elle fut emprisonnée. Sa lutte contre l'oppression, son engagement auprès de manifestants Kurdes, son désir de liberté, tout ceci fait de ces chroniques un témoignage de la dureté du régime Turc actuel. Parfois cru dans le récit des tortures, le récit reste sensible, parfois même empreint d'une réelle poésie. Lire aussi "La maison de pierre", le récit de son emprisonnement. A.E. écrivaine Turque, vit actuellement en exil en Allemagne.

"L'habit ne fait pas le moine" de Philip Roth

Deux petites nouvelles de P.R. extraites de son premier roman, Goodbye Columbus. Toujours cet humour juif si particulier et cette écriture ponctuée de dialogues si vivants. 93 pages de pur plaisir. Et de sourires complices.

"Je pense à autre chose" de Jean-paul Dubois

Oui, Paul Klein est dans une mauvaise galère. C'en est parfois touchant, parfois drôle, toujours humain. Rapports de couple amoureux ou défaits, lente descente proche paranoia, facéties de la vie. Tendre et sombre, roman attachant.

"Le coup de grâce" de Marguerite Yourcenar

Etrange atmosphère que celle de cette guerre de 1919 dans les pays Baltes. Tout y est sombre, comme souillé de boue, de nuits sales. Eric joue un jeu pervers avec Sophie, ou bien est- ce le contraire ? Ces deux-là se perdent dans les filets qu'ils se tendent dans un jeu de séduction qui ne dit pas son nom. M.Y. Traque au quotidien les sentiments de quelques personnages, l'amitié d'Eric et de Conrad ("L'amitié est avant tout certitude, c'est ce qui la distingue de l'amour"), avec, en arrière plan, le bruit des batailles, usant de phrases souvent denses. A noter, l'excellente préface de l'auteu-re.

"Stéréoscopie" de Marina de Van

Douloureuse descente psychologique de Marina (autobiographique ?). Elle s'enfonce doucement dans cette noirceur de toxico usant de posologies explicites, d'ivresses, de snif de cocaïne. Quand, les médecins aidant, M. semble sortir de ses addictions, c'est une nouvelle prise qui rend la chute plus profonde, dans laquelle elle a des visions terrifiantes, des idées de suicide, une fixation sur un des soignants. Roman déprimant, mais qu'on lit de bout en bout, espérant une résurrection. En vain. Stupéfiant.

"Théa" de Mazarine Pingeot

Années 80. L'irruption d'un dissident Argentin dans la vie bien réglée de Josèphe, doctorante, fait ressurgir le douloureux passé Algérien de son père. L'amour s'installe entre ces deux êtres pendant ces années noires de la dictature Argentine. Récit simple et attachant qui propose aussi une réflexion sur la torture, le pardon. C'est le premier roman de M.P. que je lis, et je suis surpris par la fluidité du texte.

"L'ignorance" de Milan Kundera

Ce n'est pas que de "l'ignorance" dont cet essai nous parle. Mais aussi de la nostalgie, du retour, de beaucoup d'autres questions sans réponses. Profitant de l'histoire trouble de la Thécoslovaquie et de l'immigration puis du retour au pays, M.K. pose toutes ces questions comme celle de la "mémoire masochiste" qui permet à l'homme "de se débarrasser de ce qu'il n'aime pas et se sentir plus léger". L'ironie toujours, au détour d'une page, ou l'on apprend que "l'ivresse de la bière rend plus bruyant et plus bonasse que celle du vin". Quête de l'identité où, ignorant, chacun se cherche.

"Décompression" de Juli Zeh

Dans ce 6ème roman, Juli Zeh déroule un curieux mélange de thriller, de passion aquatique (décompression lors de la remontée après une plongée), et de la présence d'un couple passablement pervers. Le tout dans une unité de temps plutôt fermée : une île, lieu propice à la plongée. La construction de cet ensemble est toutefois assez réussie, la lecture en est même captivante. Je note aussi quelques réflexions sur le fonctionnement du couple et celui du monde littéraire qui ajoutent du piquant à l'histoire. C'est réussi, malgré un essoufflement dans les dernières pages.

"De la propagande" de Noam Chomsky

"La propagande est aux démocraties ce que la violence est aux dictatures". Cette citation comme introduction. Ce livre est un recueil d'entretiens avec N.C. de 1998 à 2000. De la dette qui est une "construction idéologique" aux exactions au Nicaragua et en Indonésie de "l'état voyou" (les USA), d'une citation de Goebbels sur la propagande, tout est explicité, démonté, avec moultes références d'articles. Sans oublier que N.C., outre sa critique sociale et politique est un linguiste renommé. Quantité d'infos à ce sujet sur le web, (et sur chomsky.fr) Lecture édifiante, salutaire.

"Une vie comme les autres" de Hanya Yanagihara

Ce roman, édité en 2015, a fait l'objet de critiques dithyrambiques. Le récit se déroule a notre époque a New York autour de quatre existences. On suit quatre personnages, depuis leur vie de coturnes à l'université jusqu'à leur vieillesse. Mais au fil des pages un des "amis", Jude, devient central, véritable soleil noir dont le magnétisme étrange irrigue alors le reste du roman. Tout se passe dans un milieu d'artistes, de juristes dans lequel l'indigence n'existe pas. On découvre le mystérieux passé de Jude par petites touches, passé sordide qui éclaire la personnalité de Jude. Tout ces personnages font preuve de beaucoup d'empathie et même d'amour.

Quelques longueurs dans ce roman de plus de 1000 pages, un usage abusif de parenthèse gâchent quelque peu une histoire qui aurait pu, sans ces défauts, avoir plus de puissance.

"Nemesis" de Philip Roth

[Némésis: déesse grecque de la Vengeance et de la Justice distributive. Colère, jalousie, vengeance divine.]. Ce roman publié en 2010, est le 4ième et dernier du "Cycle Nemesis". La menace qui plane sur un quartier juif de New York durant cet été 1944 est la poliomyélite, maladie dont on ignore tout à cette époque. Bucky s'occupe des enfants du centre aéré et réalise qu'il ne peut rien faire contre ce terrible fléau. Tourmenté, accusant Dieu de distribuer sans raison apparente des douleurs ou des bonheurs, Bucky est aux prises avec la culpabilité dans laquelle il se replie. Dans un récit fluide, explorant l'intimité des personnages avec beaucoup d'empathie, P.R. questionne la souffrance de chacun face aux tragédies humaines. Excellent roman.

J'avais acheté ce livre (en américain, dois-je préciser) chez Gibert Paris. Arrivé à la page 184, un ticket s'échappa de l'ouvrage. Ticket à peine lisible, mais qui me révéla tout de même que ce livre avait été acheté en 2014 à l'aéroport de Hong-Kong. De plus, et vu l'état de la reliure (sans aucune cassure), je pense que l'acheteur ne l'a jamais lu. Curieux parcours. Et je garde ce ticket, of course !

"Portnoy et son complexe" de Philp Roth

Ce récit est le long monologue (plus de 300 pages) de Portnoy chez son psychanalyste. Nous sommes prévenus en introduction, "Portnoy (complexe de). Trouble caractérisé par un perpétuel conflit entre de vives pulsions d'ordre éthique et altruiste et d'irrésitibles exigences sexuelles, souvent de tendance perverse". Alex Portnoy subit sans conteste la pression de la culture juive, celle de la mère, bien sûr, et il cherche, adolescent, à rejeter cette judéité et toute religion. Rien n'y fait, sa rage augmente. Il y a ces moments hilarants dans les situations abracadabrantes dans lesquelles Alex s'enfonce. Il y a aussi quelques réflexions salées sur les cruelles inégalités de la société US qui "non seulement sanctionne les relations barbares et injustes entre les hommes, mais encore elle les encourage". Et moultes descriptions des prouesses (ou pas) sexuelles d'Alex, divan du psychiatre oblige ! NB: Roth: son meilleur roman, à mon avis, reste "Pastorale Américaine"

"Que ferais-je quand tout brûle" de Antonio Lobo Antunes

Déroutant, étonnant. Tout à la fois. Dans ce roman ou l'histoire se déroule par bribes dont on doit recoller les morceaux épars, les personnages (portugais only) écrivent le vécu autour du père, de l'ami, de la serveuse, de la femme. Ce style si particulier de A.L.A est voulu dans ce roman. Le père se pique, descriptions détaillées à l'appui et c'est un peu comme si la vie se déroulait à travers son esprit dérangé. D'ailleurs chaque chapitre commence par le mot "chapitre" mais sans numéro. J'aurais apprécié ce genre de roman sur une centaine de pages, mais sur plus de 700, c'est un peu indigeste, et je me suis permis de sauter des pages par paquets de dix. Dommage. J'avais pourtant beaucoup aimé "Pour celle qui est assise dans le noir à m'attendre", dont le récit est, pour cet ouvrage, linéaire.

"La vie ordinaire" de Adèle Van Reeth

Entre journal du quotidien (vie ordinaire ?) et essai ou se mêlent la maieutique et les réflexions pertinentes de A.V.R. Passionnant. On parcours avec jubilation ce quasi journal ou s'entrechoquent sa vie personnelle et sa vie intellectuelle. Le tout avec toujours l'intelligence de l'ouverture au monde qui caractérise A.V.R. La philosophie de la vie ordinaire, en somme. Rafraichissant.

"Le moral des ménages" de Eric Reinhardt

On entre très vite dans le vif du roman avec Manuel qui raconte sa vie ratée de musicien à chacune de ses nombreuses conquêtes éphémères. L'ambiance des années 80 remonte comme un remugle, la R16, Michel Delpech,.. Et ce père "admirable, ou bien [c'est] pitoyable, c'est difficile à dire, s'est obstiné toute sa vie" qui cumule les "infortunes". Tout dans cette histoire prête à rire, les personnages si caricaturaux mais finalement si vraisemblables, les vies ratées, ce ton acide et expéditif (?) ou l'auteur ose des énumérations d'objets et de situations cocasses. A lire à toute vitesse, comme cela a dû être écrit, sans doute. A lire aussi, de E.R., "Le système Victoria", "L'amour et les forêts",..

"La soustraction des possibles" de Joseph Incardona

Excellent roman de cet écrivain Suisse, avec frissons et rebondissements. On est dans les années 80 et Aldo, moniteur de tennis, beau gosse, va voir sa vie prendre des détours inattendus, ce qui nous ravit, nous, lecteurs. Les années 80, la finance, le capitalisme, les endroits chics à Genève, et bien sûr, les malversation financières qui vont avec, la cupidité évidemment, tout cet ensemble irrigue le roman, le fertilise. L'auteur aborde cette histoire avec un ton et un style très original, mêlant adroitement une intrigue de la finance et une histoire d'amour vraisemblable, et surtout, interpellant le lecteur comme dans cette fin du chapitre 44: " Luana arrive et les voit. Voici le témoin. Leur premier baiser. Une sorte de perfection. Je vous avais prévenus que c'est une histoire d'amour." Avec, souvent, l'élision du verbe, des répétitions. Près de 400 pages de plaisir. Pour info, J.C. est l'auteur de plus de 12 romans.

"Le discours" de Fabrice Caro

Adrien aux prises avec les affres de la rupture amoureuse. Voilà pour le raccourci. Dans de cours chapitres parfois hilarants, sa vie de famille et ses repas lourds d'habitudes, Adrien se débat avec sa vie intérieure. Multiples saillies dans un style plein d'envolées rafraîchissantes. Cet aphorisme de Cioran: "une seule.chose importe, apprendre à être perdant", fort à propos. Ça se lit vite et très bien.

"Lettre morte " de Linda Lê

Ce livre est comme une longue litanie, le monologue d'une femme qui s'adresse à son ami, son confident, une litanie sur l'amour, celui de son père qui vient de mourir loin d'elle, celui de ce "goujat" au "charme maléfique" pour lequel elle s'auto-flagelle. Il y a dans ce texte puissant, écrit tout d'un bloc, une présence de la mort qui résonne étrangement avec l'absence de deuils que nous impose l'actualité. Cette longue épreuve est racontée avec empathie, fouillant dans l'âme humaine pour pouvoir, enfin, rebondir vers la vie. On ressort ému de ce texte.