Différence (depuis la version mineure précédente)
(Pas d'autres comparaisons) Ajouté: 2a3,8
Tout commence par une question que se pose Alain : « Comment définir l’érotisme d’un homme ((u d’une époque) qui voit la séduction féminine concentrée au milieu du corps, dans el nombril ». Et puis, durant les sept parties du livre, les dialogues entre les différents personnages se poursuivent avec peu de succès car chacun parle avec « son langage », parfois même en inventant un, inaccessible. Des théories plus étonnantes les unes que les autres sont évoquées comme celle de l’existence : « l’insignifiance, mon ami, c’est l’essence de l’existence ». C’est la fête de l’insignifiance, comme l’indique le titre de la septième partie. Avec toujours cette ironie et ces messages voilés que distille l’auteur avec beaucoup de style. Pas de postface (hélas) dans la version Folio que j’ai lue. Plus d’infos aussi chez wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/La_fête_de_l’insignifiance
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Ajouté: 4a11,12
Il s’agit bien d’une inondation dans cette ville minière. Mais aussi d’une inondation des sens quand la terreur s’empare de Sophia qui commet (ou bien est-ce l’autre Sophia ?) un infanticide. Tout dans ce petit récit concourt au tragique, à l’horreur. Et puis ce style si étrange comme ampoulé. (j’avoue que c’est la première fois que je lis de la littérature Russe. Hum). Ce roman de 70 pages date de 1929
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Ajouté: 6a15,17
Ces 7 nouvelles, écrites entre 1959 et 1968, reflètent bien l’ironie qu’accorde M.K. à la l’amour. Toutes sont empreinte de de dérision, du risible de l’humain. Qu’ils soit jeune et amoureux, ou personnage important comme Havel dans un hôpital, tous les personnages pensent au désir, à la séduction et mentent pour arriver à leur fins. L’atmosphère est d’autant plus trouble que, à l’époque de ces récits, la Tchécoslovaquie est communiste, avec tous les interdits et censures que cela impliquait. A lire aussi, l’intéressante postface (chez Folio) qui éclaire l’intérêt de ces récits en les comparant aux autres œuvres de M.K.
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Ajouté: 8a20,21
Etonnant roman. Etonnant et ravissement. On dit que les « les histoires d’amour finissent mal, en général ». Certes dans ce roman de S.H. Gil est la narratrice et le personnage principal, jeune femme aux prises avec l’amour et l’amitié avec ses deux M. dont elle porte les émotions tout en demandant sa part : Aimez Gil ! C’est plus une tragédie qu’une vague romance, fuite en avant de lieu en lieu (ou bien « descente continuelle des marches », comme le note Gil). L’errance, la boisson, les passions dites et non-dites, ce style inhabituel, fait de répétitions, d’insistances incantatoires, de syntaxe approximative qui perturbe, mais auquel on s’accroche, pris par ce rythme et cette pensée pleine d’humanité. Puissant, remarquable.
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Ajouté: 10a24,27
La Corse toujours avec J.F. qui persiste avec talent dans une histoire d’assassinat. La part belle de ce récit est accordée à l’examen quasi exhaustif de l’historique des personnages, de leur enfance, de celle de leur parents sans que soit épargnée l’importance de la bêtise et de la médiocrité dans ces investigations. Ce qui fait la richesse de ce récit, ce ne sont pas tant ces circonvolutions atour des personnages que cette manière de développer le récit avec ces phrases, habituelles chez J.F., à la fois riches de sens, (j’allais dire aussi onctueuses), et si simples à lire. Performance optimum. Donc à lire, pour les plaisirs indissociables de l’histoire et du style. Si vous appréciez Ferrari, alors, plongez dans un de ses premiers romans, « Où j’ai laissé mon âme ».
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Ajouté: 12a30,31
Une excursion dans le policier. Ou plutôt dans le roman noir avec ces 7 nouvelles de Jo Nesbo, auteur surtout connu pour ses excellents polars dans lesquels trône l’inspecteur Hole. Mais depuis quelque temps, J. N. s’essaie au roman noir. A ce sujet, j’avais lu avec un vif intérêt « Leur domaine ». Cette fois encore, atmosphère trouble s’installe dans le s récits, que ce soit dans un vol en avion dans lequel une femme pleure un amour perdu tout en ayant fait un contrat sur sa personne pour en terminer, ou encore sur les excès de jalousie d’un auteur de roman très connu (et reconnu). Ce qui frappe aussi, c’est cette écriture limpide et attirante mais acérée, parfois pleine de mystère. Excellentes nouvelles.
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Ajouté: 14a34,36
Ce roman est le deuxième de P.D.A. J’avais offert le premier "Ca raconte Sarah" à Stephanie, mais je ne l’avais pas lu. Dans celui-ci , le personnage principal est à la recherche de l’origine de ses prénoms, certes peu habituels pour une femme, Jeanne, Jérôme Ysé. De tour en détour, c’est une quête auprès de sa mère au silence énigmatique, des amis de jeunesse de celle-ci, et puis, dans la littérature de P.Claudel (!?) que Jeanne trouve enfin réponse à ses questionnements. La fin captivante, ou se mêlent questionnement et introspection, entre les lignes du «Partage de minuit » de P.Claudel ou l’imagination fertile de l’auteure se déploie, chaque paragraphe devenant une image vivante.
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Ajouté: 16a39,40
Premier roman de cette scénariste talentueuse. Une histoire d’amour entre femmes, certes, mais une histoire tendre et douloureuse ou la narratrice s’épuise d’amour, s’épuise à aimer L., cette fille verticale et insaisissable qui « s’évertue à ne rien donner ». En courts chapitres denses, avec une écriture rapide, acérée et souvent crue, on suit la narratrice dans ce qui ressemble à un vertige des sens et de l’âme. Tragique. On aime ou pas ce style dans dans l’instant, dans l’émotion pure.
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Ajouté: 18a43,47
Ce livre a été écrit en 1920, mais, censuré en URSS, une version complète Américaine ne sera publiée qu’en 1952. « Nous » est connu comme ayant probablement inspiré « 1984 » de G.Orwell. Cette dystopie se déroule dans un futur éloigné ou les humains ne sont que des numéros, ou la ville « est de verre », ou la transparence de tout et de tous est de rigueur. Le personnage principal est chargé de construire une mystérieuse machine, « L’intégrale », ce qui ne l’empêche pas d’avoir des sentiments et désirs humains pour O-90. L’Auteur, E.V. est également ingénieur génie-civil, c’est pourquoi le récit est parsemé de références mathématiques. L’univers décalé et froid, puis la révolution d’une partie de la population, la rencontre avec « les autres », ceux qui sont restés, il y a 200 ans, de l’autre côté de la « Muraille vert ».. Devant ce style qui se cherche, parfois maladroitement poétique, empreint néanmoins d’une espèce de rigueur formelle, ponctuée de tirets, je reste parfois décontenancé. Mon frère me dit que la littérature russe est d’un style inhabituel pour nous, occidentaux. OK. A noter un intéressant avant-propos de Hélène Henri dans l’édition Babel.
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Ajouté: 20a50,54
David Foster Wallace est un écrivain hors du commun : scrutateur critique des travers de la société Américaine qu’il décrit, quitte à en rajouter dans l’incongru. On aime ou on n’aime pas ses provocations. Ce livre dix nouvelles toutes plus désopilantes les unes que les autres qu’il exprime avec une plume acérée. Mais , et il y a un mais : plusieurs de ces nouvelles font appel à une connaissance affûtée de la culture Américaine : émissions de télévision (cf jeopardize), publicités, de sorte que, souvent, je ne suis pas parvenu à comprendre le texte et les comportements des personnages. Parsemé parfois de mots intraduisibles. La nouvelle éponyme de ce livre est par contre « lisible » quoique étrange : Sick Puppy va voir/écouter Keith Jarrett en concert avec son amie lesbienne Gimlet et leurs potes masculins Grope and Cheese. Et quid du personnage Mighty Sphincter ? La dernière nouvelle (de 140 pages!) relate une improbable traversée de plusieurs états en voiture brinquebalante de personnages devant se rendre à une réunion/convention McDonald?. Péripéties attendues. Bref excellent, bourré d’imagination, mais parfois ardu
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Ajouté: 22a57,60
La peinture d’un peintre. A rebours, l’histoire de Franck, peintre célèbre et de son amie/amante, Helen. Délicate description de leurs rapports, de leur intimité, de leur séparation, puis de leurs retrouvailles, cinquante ans plus tard. Parcours à travers le monde, d’Amsterdam à Boston, puis en Bretagne, ces êtres se cherchent, cherchent à s’aimer avec tellement de convolutions. Ce roman est riche d’un style posé, affectueux, comme quand Helen parle de Franck. On ressent aussi la colère d’Helen naît des frasques de Franck, la jalousie qui s’invite, tout est patiemment décrit jusqu’à cet épisode tragique qui termine le roman.
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Ajouté: 24a63,67
Le récit se passe dans les années 30. Découpage en quatre « livres » et plusieurs chapitres. Découpage audacieux. Il s’agit du monde de la finance à New York autour des années du crash de 29 . De nombreuses descriptions techniques, parfois difficiles à suivre, expliquent comment Rask, puis Bevel ont fait fortune durant cette période. En puis Mildred, cette femme insaisissable, douée d’une intelligence géniale, atteinte d’une maladie et dont le dernier chapitre révèle le journal intime. C’est aussi un roman sur le roman, sur l’écriture, sur la véracité des témoignages écrits, sur la confrontation des écrivains autour d’une même réalité. J’ai laborieusement navigué durant la première moitié du roman, peu passionné que je suis par les description des évènements boursiers et de leurs intervenants, prospères millionnaires. Plus attrayante fut la partie autour du roman, et de Mildred.
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Modifié: 27c70,77
"L'oeuvre au noir" de Matrguerite Yourcenar
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sept nouvelles qui date de 2003. Nouvelles inégales mais captivantes car elles sont toutes parcourues par l’ironie et l’onirique. Quelle imagination ! On parcours le monde (Lyon, Prague,vin Français, ..), entouré de personnages étranges. Ou bien encore avec le « Gaucho insupportable », le fin fond de l’Argentine auprès d’un ancien juge aux prises avec des lapins sauteurs agressifs. On se laisse facilement entraîner dans ces récits simples et étonnants. Dans une dernière nouvelle, « Littérature+maladie=maladie » Bolano exprime son point de vue sur la littérature, ce qu’elle est, et surtout ce qu’elle n’est pas, avec moult auteurs hispaniques cités. « La littérature ne vaut rien si elle n’est pas accompagnée de quelque chose de plus intéressant que le simple acte de survivre »
"L'oeuvre au noir" de Marguerite Yourcenar
Il fallait que je me frotte aux romans de Yourcenar. Alors pourquoi pas « L‘oeuvre au noir », roman de plus de 400 pages (prix Femina 1968), assorti d’une vingtaines de pages « Notes de l’auteur ». Double surprise, d’abord par le temps de l’histoire, années 1500, et surtout pas ce phrasé unique, riche, sensible et qui se déroule, j’oserais dire, si onctueusement. Donc le style. Mais l’histoire, celle de Zenon qui parcours l’Europe, tout à la fois guerrier, alchimiste, magicien. A cette époque, de pareils personnages finissent mal, emporté par la vindicte publique. Zenon n’y échappera pas. J’avoue avoir sauté de nombreux passages, l’histoire de ce personnage ne m’attirant pas. « Les notes de l’auteur », captivantes, m’ont toutefois beaucoup intéressé.
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Ajouté: 30a81,82
Ce court roman est une forme de thriller. (Merci à Véronique M.) Tout le récit se déroule dans une base isolée au nord du cercle polaire, à Solak. Le personnage principal, un gosse, un gamin, qui semble être muet, est parachuté dans une équipe de durs, de machos. Les conditions de vie terrible dans le froid, les accidents, le manque de nourriture, tout concourt à rendre l’ambiance pesante. C’est tout l’art de l’auteure de rendre cette atmosphère de plus en plus oppressante. Jusqu’à cette fin inattendue, cette apothéose, où ce gamin, ce personnage mystérieux, fait éclater le suspens, et plus encore. A découvrir,
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Ajouté: 32a85,86
Poésie Catalane dans une édition bilingue. Evocation de l’amour, de la solitude, la douleur, la maternité. Poésie teintée de féminisme militant.
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Ajouté: 34a89,92
Ce titre curieux qui me rappelle «Un ange à ma table » de Jane Campion. C.Hunzinger est l’auteure de plus d’une dizaine d’ouvrages. Dans celui-ci, il s’agit d’une dérive d’un déjà vieux couple et de leur chienne Yes. Reclus au fond des bois, loin des commodités de la ville, ils vivent de lectures, de ballades dans la montagne. Peu de rencontres, mais des rencontres parfois surprenantes. Des réflexions sur la vie émaillent le récit de cette existence simple, parfois bucolique. Yes, qui semble être le personnage central, est attachant, mais pas attaché, libre au contraire et attentionné auprès de Sophie et Grieg qui se demande, lui, si « on peut rester ensemble toute une vie sans se perdre soi-même ». La vieillesse s’installe, et puis Yes disparaît, alors que « le monde continue sa course vers le pire ». Livre plein d’humanité, celle qui nous échappe, parfois.
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Ajouté: 35a94,95
Quatrième de couverture : « C’est l’histoire dune faillite, celle Jacques, bien sûr. Et la fin d’une jeunesse,dont le souvenir reste une blessure ouverte » . Tout est dit. Récit d’une jeune femme, Anna dont le beau-père est ce « perdant magnifique », qui oblige la mère et les enfants à suivre ses idées fantasques, à aménager la maison en dépit du bon sens, créant des dettes. Beau-père trop souvent physiquement absent, mais dont le poids reste présent dans les esprits. Anna et son aînée, Irène, sont proches et complices, tachent à leur manière de résister à l’avalanche de quotidiens périlleux, mentalement, financièrement. C’est donc l’histoire d’un faillite familiale dans laquelle la mère, elle aussi, se débat.
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"La fête de l'insignifiance" de Milan Kundera
Tout commence par une question que se pose Alain : « Comment définir l’érotisme d’un homme ((u d’une époque) qui voit la séduction féminine concentrée au milieu du corps, dans el nombril ».
Et puis, durant les sept parties du livre, les dialogues entre les différents personnages se poursuivent avec peu de succès car chacun parle avec « son langage », parfois même en inventant un, inaccessible. Des théories plus étonnantes les unes que les autres sont évoquées comme celle de l’existence : « l’insignifiance, mon ami, c’est l’essence de l’existence ». C’est la fête de l’insignifiance, comme l’indique le titre de la septième partie.
Avec toujours cette ironie et ces messages voilés que distille l’auteur avec beaucoup de style.
Pas de postface (hélas) dans la version Folio que j’ai lue. Plus d’infos aussi chez wikipedia :
https://fr.wikipedia.org/wiki/La_fête_de_l’insignifiance
"L'inondation" de Evgueni Zamiatine
Il s’agit bien d’une inondation dans cette ville minière. Mais aussi d’une inondation des sens quand la terreur s’empare de Sophia qui commet (ou bien est-ce l’autre Sophia ?) un infanticide. Tout dans ce petit récit concourt au tragique, à l’horreur. Et puis ce style si étrange comme ampoulé. (j’avoue que c’est la première fois que je lis de la littérature Russe. Hum). Ce roman de 70 pages date de 1929
"Risibles amours" de Milan Kundera
Ces 7 nouvelles, écrites entre 1959 et 1968, reflètent bien l’ironie qu’accorde M.K. à la l’amour. Toutes sont empreinte de de dérision, du risible de l’humain. Qu’ils soit jeune et amoureux, ou personnage important comme Havel dans un hôpital, tous les personnages pensent au désir, à la séduction et mentent pour arriver à leur fins. L’atmosphère est d’autant plus trouble que, à l’époque de ces récits, la Tchécoslovaquie est communiste, avec tous les interdits et censures que cela impliquait.
A lire aussi, l’intéressante postface (chez Folio) qui éclaire l’intérêt de ces récits en les comparant aux autres œuvres de M.K.
"Aimez Jill" de Shane Haddad
Etonnant roman. Etonnant et ravissement. On dit que les « les histoires d’amour finissent mal, en général ». Certes dans ce roman de S.H. Gil est la narratrice et le personnage principal, jeune femme aux prises avec l’amour et l’amitié avec ses deux M. dont elle porte les émotions tout en demandant sa part : Aimez Gil ! C’est plus une tragédie qu’une vague romance, fuite en avant de lieu en lieu (ou bien « descente continuelle des marches », comme le note Gil). L’errance, la boisson, les passions dites et non-dites, ce style inhabituel, fait de répétitions, d’insistances incantatoires, de syntaxe approximative qui perturbe, mais auquel on s’accroche, pris par ce rythme et cette pensée pleine d’humanité. Puissant, remarquable.
"Nord sentinelle" de Jérôme Ferrari
La Corse toujours avec J.F. qui persiste avec talent dans une histoire d’assassinat. La part belle de ce récit est accordée à l’examen quasi exhaustif de l’historique des personnages, de leur enfance, de celle de leur parents sans que soit épargnée l’importance de la bêtise et de la médiocrité dans ces investigations. Ce qui fait la richesse de ce récit, ce ne sont pas tant ces circonvolutions atour des personnages que cette manière de développer le récit avec ces phrases, habituelles chez J.F., à la fois riches de sens, (j’allais dire aussi onctueuses), et si simples à lire. Performance optimum.
Donc à lire, pour les plaisirs indissociables de l’histoire et du style.
Si vous appréciez Ferrari, alors, plongez dans un de ses premiers romans, « Où j’ai laissé mon âme ».
"De la jalousie" de Jo Nesbo
Une excursion dans le policier. Ou plutôt dans le roman noir avec ces 7 nouvelles de Jo Nesbo, auteur surtout connu pour ses excellents polars dans lesquels trône l’inspecteur Hole. Mais depuis quelque temps, J. N. s’essaie au roman noir. A ce sujet, j’avais lu avec un vif intérêt « Leur domaine ». Cette fois encore, atmosphère trouble s’installe dans le s récits, que ce soit dans un vol en avion dans lequel une femme pleure un amour perdu tout en ayant fait un contrat sur sa personne pour en terminer, ou encore sur les excès de jalousie d’un auteur de roman très connu (et reconnu). Ce qui frappe aussi, c’est cette écriture limpide et attirante mais acérée, parfois pleine de mystère. Excellentes nouvelles.
"Qui sait" de Pauline Delabroy-Allard
Ce roman est le deuxième de P.D.A. J’avais offert le premier "Ca raconte Sarah" à Stephanie, mais je ne l’avais pas lu. Dans celui-ci , le personnage principal est à la recherche de l’origine de ses prénoms, certes peu habituels pour une femme, Jeanne, Jérôme Ysé.
De tour en détour, c’est une quête auprès de sa mère au silence énigmatique, des amis de jeunesse de celle-ci, et puis, dans la littérature de P.Claudel (!?) que Jeanne trouve enfin réponse à ses questionnements. La fin captivante, ou se mêlent questionnement et introspection, entre les lignes du «Partage de minuit » de P.Claudel ou l’imagination fertile de l’auteure se déploie, chaque paragraphe devenant une image vivante.
"La fille verticale" de Felicia Viti
Premier roman de cette scénariste talentueuse. Une histoire d’amour entre femmes, certes, mais une histoire tendre et douloureuse ou la narratrice s’épuise d’amour, s’épuise à aimer L., cette fille verticale et insaisissable qui « s’évertue à ne rien donner ». En courts chapitres denses, avec une écriture rapide, acérée et souvent crue, on suit la narratrice dans ce qui ressemble à un vertige des sens et de l’âme. Tragique. On aime ou pas ce style dans dans l’instant, dans l’émotion pure.
"Nous" de Evgueni Zamaiatine"
Ce livre a été écrit en 1920, mais, censuré en URSS, une version complète Américaine ne sera publiée qu’en 1952. « Nous » est connu comme ayant probablement inspiré « 1984 » de G.Orwell.
Cette dystopie se déroule dans un futur éloigné ou les humains ne sont que des numéros, ou la ville « est de verre », ou la transparence de tout et de tous est de rigueur. Le personnage principal est chargé de construire une mystérieuse machine, « L’intégrale », ce qui ne l’empêche pas d’avoir des sentiments et désirs humains pour O-90. L’Auteur, E.V. est également ingénieur génie-civil, c’est pourquoi le récit est parsemé de références mathématiques. L’univers décalé et froid, puis la révolution d’une partie de la population, la rencontre avec « les autres », ceux qui sont restés, il y a 200 ans, de l’autre côté de la « Muraille vert »..
Devant ce style qui se cherche, parfois maladroitement poétique, empreint néanmoins d’une espèce de rigueur formelle, ponctuée de tirets, je reste parfois décontenancé. Mon frère me dit que la littérature russe est d’un style inhabituel pour nous, occidentaux. OK.
A noter un intéressant avant-propos de Hélène Henri dans l’édition Babel.
"Girl with curious hair" de David Foster Wallace
David Foster Wallace est un écrivain hors du commun : scrutateur critique des travers de la société Américaine qu’il décrit, quitte à en rajouter dans l’incongru. On aime ou on n’aime pas ses provocations. Ce livre dix nouvelles toutes plus désopilantes les unes que les autres qu’il exprime avec une plume acérée.
Mais , et il y a un mais : plusieurs de ces nouvelles font appel à une connaissance affûtée de la culture Américaine : émissions de télévision (cf jeopardize), publicités, de sorte que, souvent, je ne suis pas parvenu à comprendre le texte et les comportements des personnages. Parsemé parfois de mots intraduisibles.
La nouvelle éponyme de ce livre est par contre « lisible » quoique étrange : Sick Puppy va voir/écouter Keith Jarrett en concert avec son amie lesbienne Gimlet et leurs potes masculins Grope and Cheese. Et quid du personnage Mighty Sphincter ?
La dernière nouvelle (de 140 pages!) relate une improbable traversée de plusieurs états en voiture brinquebalante de personnages devant se rendre à une réunion/convention McDonald?. Péripéties attendues. Bref excellent, bourré d’imagination, mais parfois ardu
"Ma devotion" de Julia Kerninon
La peinture d’un peintre. A rebours, l’histoire de Franck, peintre célèbre et de son amie/amante, Helen. Délicate description de leurs rapports, de leur intimité, de leur séparation, puis de leurs retrouvailles, cinquante ans plus tard.
Parcours à travers le monde, d’Amsterdam à Boston, puis en Bretagne, ces êtres se cherchent, cherchent à s’aimer avec tellement de convolutions.
Ce roman est riche d’un style posé, affectueux, comme quand Helen parle de Franck. On ressent aussi la colère d’Helen naît des frasques de Franck, la jalousie qui s’invite, tout est patiemment décrit jusqu’à cet épisode tragique qui termine le roman.
"Trust" de Hernan Diaz
Le récit se passe dans les années 30. Découpage en quatre « livres » et plusieurs chapitres. Découpage audacieux. Il s’agit du monde de la finance à New York autour des années du crash de 29 . De nombreuses descriptions techniques, parfois difficiles à suivre, expliquent comment Rask, puis Bevel ont fait fortune durant cette période. En puis Mildred, cette femme insaisissable, douée d’une intelligence géniale, atteinte d’une maladie et dont le dernier chapitre révèle le journal intime.
C’est aussi un roman sur le roman, sur l’écriture, sur la véracité des témoignages écrits, sur la confrontation des écrivains autour d’une même réalité.
J’ai laborieusement navigué durant la première moitié du roman, peu passionné que je suis par les description des évènements boursiers et de leurs intervenants, prospères millionnaires.
Plus attrayante fut la partie autour du roman, et de Mildred.
"Le gaucho insupportable" de Roberto Bolano
sept nouvelles qui date de 2003. Nouvelles inégales mais captivantes car elles sont toutes parcourues par l’ironie et l’onirique. Quelle imagination ! On parcours le monde (Lyon, Prague,vin Français, ..), entouré de personnages étranges. Ou bien encore avec le « Gaucho insupportable », le fin fond de l’Argentine auprès d’un ancien juge aux prises avec des lapins sauteurs agressifs. On se laisse facilement entraîner dans ces récits simples et étonnants.
Dans une dernière nouvelle, « Littérature+maladie=maladie » Bolano exprime son point de vue sur la littérature, ce qu’elle est, et surtout ce qu’elle n’est pas, avec moult auteurs hispaniques cités. « La littérature ne vaut rien si elle n’est pas accompagnée de quelque chose de plus intéressant que le simple acte de survivre »
"L'oeuvre au noir" de Marguerite Yourcenar
Il fallait que je me frotte aux romans de Yourcenar. Alors pourquoi pas « L‘oeuvre au noir », roman de plus de 400 pages (prix Femina 1968), assorti d’une vingtaines de pages « Notes de l’auteur ». Double surprise, d’abord par le temps de l’histoire, années 1500, et surtout pas ce phrasé unique, riche, sensible et qui se déroule, j’oserais dire, si onctueusement. Donc le style. Mais l’histoire, celle de Zenon qui parcours l’Europe, tout à la fois guerrier, alchimiste, magicien. A cette époque, de pareils personnages finissent mal, emporté par la vindicte publique. Zenon n’y échappera pas.
J’avoue avoir sauté de nombreux passages, l’histoire de ce personnage ne m’attirant pas.
« Les notes de l’auteur », captivantes, m’ont toutefois beaucoup intéressé.
"Solak" de Caroline Hinault
Ce court roman est une forme de thriller. (Merci à Véronique M.) Tout le récit se déroule dans une base isolée au nord du cercle polaire, à Solak. Le personnage principal, un gosse, un gamin, qui semble être muet, est parachuté dans une équipe de durs, de machos. Les conditions de vie terrible dans le froid, les accidents, le manque de nourriture, tout concourt à rendre l’ambiance pesante. C’est tout l’art de l’auteure de rendre cette atmosphère de plus en plus oppressante. Jusqu’à cette fin inattendue, cette apothéose, où ce gamin, ce personnage mystérieux, fait éclater le suspens, et plus encore. A découvrir,
"Trois fois rebelle" de Maria-Merce Marçal
Poésie Catalane dans une édition bilingue. Evocation de l’amour, de la solitude, la douleur, la maternité. Poésie teintée de féminisme militant.
"Un chien à ma table" de Claudie Hunzinger
Ce titre curieux qui me rappelle «Un ange à ma table » de Jane Campion. C.Hunzinger est l’auteure de plus d’une dizaine d’ouvrages. Dans celui-ci, il s’agit d’une dérive d’un déjà vieux couple et de leur chienne Yes. Reclus au fond des bois, loin des commodités de la ville, ils vivent de lectures, de ballades dans la montagne. Peu de rencontres, mais des rencontres parfois surprenantes. Des réflexions sur la vie émaillent le récit de cette existence simple, parfois bucolique. Yes, qui semble être le personnage central, est attachant, mais pas attaché, libre au contraire et attentionné auprès de Sophie et Grieg qui se demande, lui, si « on peut rester ensemble toute une vie sans se perdre soi-même ».
La vieillesse s’installe, et puis Yes disparaît, alors que « le monde continue sa course vers le pire ».
Livre plein d’humanité, celle qui nous échappe, parfois.
"Un perdant magnifique" de Florence Seyos
Quatrième de couverture : « C’est l’histoire dune faillite, celle Jacques, bien sûr. Et la fin d’une jeunesse,dont le souvenir reste une blessure ouverte » . Tout est dit. Récit d’une jeune femme, Anna dont le beau-père est ce « perdant magnifique », qui oblige la mère et les enfants à suivre ses idées fantasques, à aménager la maison en dépit du bon sens, créant des dettes. Beau-père trop souvent physiquement absent, mais dont le poids reste présent dans les esprits. Anna et son aînée, Irène, sont proches et complices, tachent à leur manière de résister à l’avalanche de quotidiens périlleux, mentalement, financièrement. C’est donc l’histoire d’un faillite familiale dans laquelle la mère, elle aussi, se débat.
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