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"Solal" de Albert Cohen

Roman de presque 500 pages (format poche) ou l'on ne s'ennuie guère. Publié en 1930, et pourtant résolument moderne, dans un style rapide aux phrases percutantes, ce récit, parfois fouillis, souvent critique de cette société juive, est attachant. On aime, ou pas, ces descriptions hilarantes de l'acte d'amour, "je n'ai jamais trouvé de goût à ces ventouseries buccales", ou encore, plus poétique "La femme tombait de ciel en grand ciel noir, larges ailes battantes". On se perd aussi, un peu, au début, avec de trop nombreux personnages. Mais on apprécie la description des tréfonds de l'âme humaine et les facéties de Solal, personnage central. Et puis il faut lire jusqu'au bout ce roman désordonné et assister à l'effondrement de Solal, surprise des surprises.

"Le tibet sans peine" de Pierre Jourde

Une équipée racontée avec l’auto-ironie propre à P.J. Outres les facéties de la météo, on y découvre le respect des population du Tibet, la franche camaraderie de la petite troupe, les rencontres surprenantes. Récit autobiographique ,« Nos étions des baroudeurs qui n’allaient pas tarder à barouder », et troisième expédition dans les montagnes du Zanskar ! Ca monte, ça descend, ça neige, ça « fait froid », ça rit. Tout pour passer un excellent moment de détente, loin de chez nous, hé hé.

"L'ami" de Sigrid Nunez

Un superbe chien remplace l'ami perdu, suicidé. Autour de cette situation étrange, S.N. en un récit libre, nous parle de son ami écrivain disparu, nous fait part de réflexions d'auteurs, de Sartre à Rilke, et de remarques pertinentes sur l'intelligence des animaux, chien, chat ou cheval. Pas de pathos, mais une légèreté accentuée par un style fait de courts paragraphes qui font plus penser à des notes pour un roman en devenir.

"La conscience de Zeno" de Italo Svevo

Roman lu suite à une incitation de ma libraire à la Poterne (Bourges). Troisième et quasi dernier roman de I.S. ce récit en forme de journal s'adresse à un psychiatre. On finit par se rendre compte que des pans entiers de ce journal sont autobiographiques. Personnage velléitaire qui essaie lamentablement de cesser de fumer, puis d'essayer de séduire une femme, puis sa soeur, Zeno se débat dans un monde qu'il a du mal à comprendre. Il faut aussi noter que ce roman a été publié en Italie dans les années 20. D'oú ce style désuet. Zeno, le personnage principal est quelque peu misogyne, "il est difficile à un homme de deviner ce que les femmes veulent ; d'autant plus qu'elles-mêmes ne le savent pas toujours", et nous éclaire aussi sur cette "conscience délicate". I.S. a fréquenté James Joyce et traduit des écrits de Freud, ce qui lui permet sans doute de douter de la psychiatrie, qui "s'apparente au spiritisme". Ce roman finit par quelques phrases surprenantes et pessimistes de l'auteur.

"Le ministère des contes publics" de Sandra Lucbert

Sandra Lucbert récidive : après l'excellent "Personne ne sort les fusils", voici un quasi pamphlet politico-littéraire sur la dette publique. "LaDettePubliqueCestMal?" assène-t-elle ironiquement tout au long de cet essai. Démonstration ou sont invoqués Edouard, Gérald, Jean-marc, agrégé dont "les lettres se sont lassées de séjourner chez lui", Michel, Jean-claude, et aussi Nicolas et Philippe. Chacun tient le même langage, langage néolibéral décortiqué, désamorcé, explicité par S. L. Ce qu'elle fait dans un style cinglant et jouissif, tout en l'assortissant de moultes références à Socrate, Protagoras, Gombrowicz, Zeus, Pascal et même Alice (du pays des merveilles). A lire absolument pour ce point de vue critique du langage des "sachants" qui nous gouvernent.

"Plasmas" de Céline Minard

Plusieurs nouvelles, toutes plus savoureuses et mystérieuses les unes que les autres. Qu'il s'agisse de pseudo archéologie, de biologie, de sociologie ou de prospective dystopique, C. M. recherche le vocabulaire juste pour semer des récits étonnants. Ce style si riche, fouillé, souvent poétique dont C. M. joue avec élégance, les phrases riches de sens, tout concourt au plaisir de la lecture. Et parfois, un trait d'humour, inattendu, comme ce requin pyjama dont "les branchies se ferment, [le] cerveau se caille, une bulle coince dans l'armure et il pète". Littérature à déguster.

"Comment je suis devenu stupide" de Martin Page

Court roman au titre quelque peu trompeur et qui s'obstine à discourir sur l'intelligence versus la stupidité. Très vite, au delà du récit amusant et peu vraisemblable, M. P. exprime les contradictions de nos raisonnements, car "nous généralisons à partir de notre propre expérience" et que, "dans un débat, les généralités offrent l'avantage de la simplicité et de la fluidité du raisonnement..". Les péripéties du récit se mêlent aux interrogations sur l'intellectualisation (ou pas), comme dans cette rencontre avec Alain et Isabelle qui "possédaient si complètement toutes les nuances d'une bêtise chatoyante..". Récit surprenant qui donne à réfléchir.

"Comme nous existons" de Kaoutar Harchi

Récit purement autobiographique, ce troisième livre de Kaoutar Harchi est d'une grande et sincère humanité. L'enfance dans un milieu familial affectueux, l'ouverture au monde avec les amitiés, mais aussi le racisme ordinaire. Et puis l'accès à la culture, tout en préservant le profond lien familial, tout ce parcours intime est décrit avec justesse par K.H. Ses réflexions sur ce parcours, ses doutes sur sa qualité d'écrivains sont d'une rare clarté. Édifiant.

"Chicago" de Alaa El Aswany

Ce roman a été publié en 2007. Dans Chicago vivent des étudiants Égyptiens grâce à une bourse .. Egyptienne. Ce monde côtoie celui d'une Amérique moderne, décomplexée, blanche et non musulmane. A.E.A. dépeint avec beaucoup d'humanité les rapports publics et intimes de tous ces personnages. L'ambiance est aussi marquée par le traumatisme récent du 11 septembre 2001 et par les premiers soubresauts de la révolution Égyptienne. Roman politique aussi pour le récit de la dureté du régime Egyptien, étouffant les individus. Très belle fresque réaliste d'un monde qui se débat avec sa religion, ses ambitions et ses lâchetés. 460 pages de vrai plaisir.

"Les filles de Monroe" de Antoine Volodine

Une fois de plus, A.V. nous entraîne dans son monde "post-exotique" avec ce roman à l'atmosphère sordide, mortifère. Par petites touches répétitives, cette ville humide et noire est décrite dans laquelle évoluent des personnages dont on ne sait pas exactement si ils sont morts ou vivants. Car les morts, ici, parlent et raisonnent, mais sans agressivité. Les filles de Monroe, harnachées comme des warriors, doivent restaurer (ou sauver ?) le parti après un supposé cataclysme dans un futur obscur. Avec ce langage ou les descriptions sont répétées avec insistance et ou les personnages ont des noms étranges, A.V. Nous entraîne irrémédiablement vers une fin attendue. Fin qui n’est pas sans rappeler l'ambiance des nouvelles de Lovercraft. A lire pour l’atmosphère pesante, le côté thriller, l’attente d’un dénouement. A noter que A.V. a écrit plus de 40 livres, parfois sous d’autres noms : Lutz Bassman, Manuela Draeger, Elli Kronauer.

"Les testaments thahis" de Milan Kundera

Décliné en 9 parties toutes aussi riches les unes que les autres, M.K. parcours le monde de la musique classique, avec Stravinski "la musique est est impuissante à exprimer quoi que ce soit", celle de Janecek, (musicien tchèque), de Chopin, puis le monde de la littérature avec Kafka (avec de longs passages sur les romans de celui-ci), mais aussi de Rabelais, Musil, Céline, Gombrowicz, celui de la philosophie : Adorno, Nietzsche. C'est à chaque fois un fourmillement de réflexions riches et pertinentes sur tout ces domaines de l'art. Passionnant de bout en bout, sauf peut-être certains passages ou l'on décroche car on ne peut suivre la connaissance de M.K., notamment sur la musique classique (annotée d'extraits commentés de partitions !). Il y aurait tant à écrire sur cet essai de 1993. Pendant la période francaise de 1986 à 2009, M.K. A écrit de nombreux essais dont le premier, "L'art du roman", à été publié en 1986.

"Le rapport chinois" de Pierre Darkanian

Changement de registre avec ce surprenant roman de P.D. qui mets en scène une invraisemblable équipe de "bras cassés" dans la cadre de trafic d'argent entre le Chine et la France. Les personnages sont tout sauf futés, comme Tugdal (prénom breton) qui est "bête comme une valise sans poignée". On s'engouffre avec plaisir dans ce récit, le sourire aux lèvres, et on suit les situations de ces "associés" avec jubilation. La description de l'univers de sociétés creuses et d'employés stupides et prétentieux est si bien décrite, jusqu'aux tics des personnages. Vraiment du délire de bout en bout. Mais pourquoi ces toutes dernières pages, quelques peu fantastiques, mais décalées ? A lire pour la détente assurée.

"4321" de Paul Auster

Il s'agit de l'histoire de Archie Ferguson, jeune écrivain en herbe, racontée suivant plusieurs angles (et si.., etc.), roman à tiroirs ou toutes les histoires se ressemblent sans jamais être les mêmes, tranches de vie essentiellement New-yorkaises des années soixante. L'intérêt ce ces histoires est aussi de revisiter cette période mouvementée de l'histoire US, avec les luttes contre la guerre du Viet-nam, contre le racisme aussi, révoltes de la jeunesse. Bien sûr, Fersuson (il est presque toujours nommé ainsi, et rarement Archie) a une vie vie amoureuse et sexuelle (exposée parfois de manière un peu crue (ou naive ?)). A noter que dans une des variations, Ferguson meurt de manière étrange.. Ah ! Et aussi quelques voyages en France de Ferguson (Paul Auster aussi, aime beaucoup la France et sa culture) et le tableau est complet. Mais j'ai trouvé ce pavé de 1200 pages (chez Babel, ed.) un peu trop long, alourdi, entre autres, par des descriptions sportives qui ne captiveront que ceux qui connaissent le monde du base-ball et/ou du basket-ball.

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